Faire de la musique avec l'économie, à première vue cela ne semble peut-être pas évident. Et pourtant, qu'on y réfléchisse : ne parle-t-on pas de flux monétaire ? L'argent est un fluide qui circule dans le corps planétaire comme le sang ou l'air dans le corps humain. Et la musique aussi est un fluide, aussi invisible, aussi impalpable que l'argent dématérialisé qui circule de paradis fiscaux en paradis fiscaux - mais ô combien plus poétique !

Les mathématiques appliquées à l'économie utilisent à foison ces jolis outils que l'on nomme "intégrales" et "dérivées". En musique, ces outils ont pour nom "modulations". Et la bulle financière qui est en train d'exploser en ce moment, je l'imagine fort bien sous forme d'intégrale d'intégrale d'intégrale et ainsi de suite : je rembourse mon emprunt en empruntant à quelqu'un qui emprunte à quelqu'un qui emprunte... et re-ainsi de suite.

C'est un peu, vous savez, comme ces développements à n'en plus finir dans les symphonies de Brahms ou les opéras de Wagner : on module, on module, on module... il y en a que ça rend hystériques et d'autres que ça emmerde profondément. Toujours est-il que pour finir, il faut bien retomber sur ses pattes, revenir à la tonalité initiale, résoudre l'équation, rembourser les emprunts. Et si l'on n'y arrive pas ?

Joie ? Oui, car toute bulle qui éclate laisse entrevoir un peu mieux la Réalité...