Eh oui, vous l'aurez remarqué, surtout si vous êtes un(e) fan des Chiffres et des Lettres qui, comme chaque année, se fait sucrer son émission préférée à cause d'un tie-break qui n'en finit pas entre deux abrutis qui se renvoient une balle jaune nlassablement, nous sommes en plein Roland Garros !

Le tennis, c'est un peu comme les cornets de glace pour Mafalda, ça nous fait passer les misères de ce monde au second plan, on est tellement pris dans l'instant présent qu'on oublie même que les joueurs français qu'on admire sont domiciliés en Suisse (tiens, vous avez envoyé votre déclaration d'impôts, au fait ?)

Mais ça reste un très beau sport, et j'ose même le dire, le sport de compétition qui se rapproche le plus de l'art, et notamment de la danse et de la musique. J'aimerais approfondir ce sujet une autre fois, mais je vous le dis par expérience, il y a dans le tennis des moments de grâce similaires à ceux qu'on peut connaître en improvisant. Et le vocabulaire lui-même est parlant : au tennis, on "fait ses gammes" à l'entraînement, il faut "se lâcher", on fait des "pas d'allégement"... de là à comparer Federer au meilleur de sa forme à un Keith Jarrett, il y a quand même un filet que je ne franchirai pas : le mysticisme est quasiment absent du sport, même s'il peut y avoir des moments d'une émotion quasi-religieuse (voir les adieux de Kuerten dimanche dernier par exemple).

Et en  tennis, comme en musique et en danse, la visualisation est extrêmement importante (mais je pense qu'on sous-estime encore beaucoup son efficacité)

J'espère que vous aurez reconnu en écoutant cette impro pleine de faux-rebonds quelques échanges entre Nadal (au service) et Monfils (qui fait quelques glissades et chute à la fin du deuxième échange). Nadal termine sur un ace (avec son slice de gaucher)