Oui, c'est l'année Chopin, allez, lamentons-nous sur ces chromatismes larmoyants, ces septièmes diminuées en veux-tu en voilà, ces mélodies vulgaires à peine dignes de la Star Ac...

J'exagère ? A peine ! Bien sûr, il y a des œuvres de Chopin que j'aime jouer, les plus courtes en général, et si possible les moins difficiles techniquement !

Mais Chopin reste un musicien de la pesanteur, de la complaisance : il nous attire vers le bas, il nous fait nous recroqueviller sur nous même, là où un Liszt au contraire déploie nos ailes et nous fait découvrir des horizons insoupçonnés (houla, je fais de l'Alfred Cortot, là !)

Et sur la longueur, même constat : les œuvres de Liszt ont un souffle, une sorte de vent spirituel, celles de Chopin finissent par tousser tuberculeusement. Quand on les analyse, c'est très simple, Chopin a un éclair de génie sur 8 mesures, et ensuite il fait des variations sur cet éclair de génie, toujours 8 mesures par 8 mesures (ce qui est parfait pour les exercices de danse !) et l'éclair de génie initial devient une ombre harassante… Liszt, au contraire, fonctionne par amplification, les ailes se déploient peu à peu, la respiration se fait plus large...

J'ajoute pour clore ce premier chapitre sur le pain chaud que Debussy et Ravel sont à mon sens dans le même rapport que Chopin et Liszt. A suivre !