Outre mon commentaire musical que vous pouvez écouter, je voudrais ajouter quelques mots à ceux innombrables qui ont déjà été écrits au sujet de la marée noire aux Etats-Unis.

D'abord, revenir sur ce constat que l'on n'est plus dans le cas d'un bateau contenant une quantité définie de pétrole. Ici, la fuite ressemble à une éruption volcanique : on ne sait combien de temps elle durera, ni quelle quantité de pétrole s'échappera. 

Sur cette notion de durée notamment, il me semble qu'on a franchi un nouveau cap : celui de la banalisation. On commence à vivre avec cette idée que tant qu'il y aura du pétrole à cet endroit de la Terre, il continuera inexorablement à s'écouler. Et si on vit avec cette idée, on l'accepte. On l'oublie un peu. (Il y a fort à parier que lorsque la Coupe du Monde sera terminée, le monde entier se rappellera que la fuite de pétrole, elle, n'est pas terminée.)

Et on accepte tacitement qu'une autre plate-forme pétrolière puisse exploser ailleurs, demain.

Pire : imaginez maintenant qu'une fuite similaire survienne quelque part dans le monde, et qu'elle ne concerne plus du pétrole, mais un matériau radioactif. Finirait-on de la même manière par accepter une telle situation ? Accepterions-nous avec fatalisme de voir un cancer radioactif se répandre à la surface du globe ?

Cela peut se produire n'importe où, n'importe quand. C'est peut-être même déjà en train de se produire (rappelons par exemple qu'à Tchernobyl, la question du cœur nucléaire enterré n'est toujours pas réglée...)