Il ne s'agit pas d'une référence géographique, mais temporelle : revenu de la Côte d'Opale dimanche, j'y retourne demain, ce qui me laisse le temps pour une petite impro.

J'ai pu y assister à deux concerts de piano solo (au Touquet), le premier de Brad Mehldau, dont j'ai particulièrement apprécié les reprises de Nirvana ("Smells like teen spirit") et de Massive Attack. Moins d'émotion et de profondeur que chez Keith Jarrett, moins d'humour et de finesse que chez Chick Corea, mais Brad Mehldau n'en demeure pas moins un très grand pianiste, d'autant que le Steinway du Palais des Congrès du Touquet… eh bien, il faut se le farcir et le supporter, avec ses aigüs casserolesques.

Même piano, et donc une certaine indulgence s'impose, mais déception quand même avec Anat Fort, pianiste israëlienne que je ne connaissais pas (elle a enregistré chez ECM). Pourquoi certains pianistes s'obstinent-ils à faire tourner leurs grilles, à littéralement s'emprisonner dedans, quand le piano solo n'impose aucune contrainte et permet justement toutes les libertés ? Dans le même genre, j'avais assisté à un concert pénible de Giovanni Mirabassi, où quelque soit le morceau, le solo racontait la même chose… et c'est pourtant un pianiste dont j'adore les albums, moins chargés de notes et qui vont directement à l'essentiel...